Une proposition de loi pour renforcer l’interdiction de l'achat de services sexuels auprès d'une personne victime de traite, que le client soit conscient ou non de la situation de la personne prostituée, a été déposée au Parlement (Cyprus Mail, 27 février 2017). Mais les mentalités demeurent hostiles à cette approche. En 2016, au cours d’une réunion du Comité des droits de l’Homme, un député a présenté le client de la prostitution comme une victime : « Quand il y a exploitation sexuelle et prostitution de femmes, l’homme (…) est aussi victime. Il vient, il paie et on prend son argent ». Et il n’est pas le premier représentant de l'État à faire des déclarations dans ce sens. En mars 2015, un député conservateur avait déclaré être client de la prostitution et plaidé en faveur de la réglementation de ce qu'il définissait comme une « profession ». À la suite de cet épisode, l’Ombudswoman Eliza Savvidou a dénoncé publiquement la complaisance d’une large partie de la société chypriote face à ces comportements (Cyprus Mail, 12 mars 2016).