En 2015, 41,8 % des personnes prostituées déclaraient avoir fourni des services sexuels à des clients étrangers au cours du mois écoulé (plus de 50 % en 2013) (ICF Alliance of Public Health, 2014 et 2016). Après le « boom » enregistré dans les années 2012-2013 (à l’occasion de l’Euro 2012), c’est une nette désaffection, probablement liée à l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie et au conflit militaire qui s’ensuivit (Kyiv Post, 8 mars 2018).
Pour autant, l’Ukraine demeure un pays renommé pour ses agences matrimoniales. Les hommes occidentaux, généralement d’âge mûr, continuent à venir en masse pour trouver une jeune épouse ukrainienne « qui sera pauvre et facile à dominer » (Vice, 9 novembre 2016). C’est une véritable industrie qui fait vivre des agences, des traducteurs, des « fiancées »… Mais ce que l’on appelle « l’industrie du mariage » n’est pas autre chose que du tourisme sexuel et une forme de prostitution. Les hommes achètent leurs « fiancées » et les agences sont les intermédiaires qui s’engraissent sur ce marché. Pour Inna Shevchenko de l’ONG Femen, les femmes sont les victimes : « Il est difficile pour les femmes ukrainiennes d’être économiquement indépendantes, même si elles sont éduquées et pleines de talents (…) Les jeunes femmes voient dans ces hommes étrangers la chance d’une vie meilleure, la possibilité de partir et d’échapper à la vie de luttes continuelles qu’ont eue leurs mères » (Vice, 9 novembre 2016). Et c’est cette espérance que l’industrie du mariage exploite.